Je remercie grandement Isabelle Ganga pour avoir suivi mon stage “Au Cœur de la photo” et avoir utilisé son talent d’écrivain pour écrire ce merveilleux retour.
Ça me donne presque envie de m’inscrire à mon stage…
Merci Isabelle, ça me touche profondément !

Deux jours pour écrire avec la lumière

Depuis le temps que je rêvais de faire un stage photo avec un professionnel !
C’est parti ; je m’inscris pour une aventure de deux jours avec pour objectif d’apprivoiser un peu plus la lumière et de me réconcilier avec la technique. Mazette, ce n’est pas une mince affaire.

Très vite, on s’installe, on est dans le vif du sujet. Moi qui suis formatrice depuis longtemps, j’apprécie de passer de l’autre côté de la barrière et de voir Dario animer. Il s’agit d’abord d’exercer son regard. Les œuvres se succèdent au gré des points théoriques à aborder. Photos, tableaux, extrait d’œuvres cinématographiques se mêlent aux photos des stagiaires pour illustrer tel ou tel autre concept.   Merveilleuse histoire de l’art qui se présente à nous. Je jubile intérieurement car je suis en train de réviser l’ensemble du programme pour un examen en fin d’année ! La théorie si lourde habituellement semble s’être allégée.
A peine le temps de penser que l’on est déjà dehors à faire des photos. Une chose est sûre à la fin du stage, je ne verrai plus jamais les rues du centre-ville d’Aubagne de la même façon. Les statues, les passants, les formes géométriques, les histoires mêlées à la pierre des immeubles, les conseils avisés de notre guide-photographe, tout concourt désormais à ce que mon œil capte les choses différemment. Comme au piano, je ressens l’utilité de “faire ses gammes”.
Au retour, on partage les photos sous le regard bienveillant de Dario et des membres du groupe. Je ne me lasse jamais de la diversité des prises de vue alors que nous avons travaillé sur le même sujet.
Sentiment étrange d’avoir l’œil plus aguerri, de voir chaque photo sous un autre angle, d’avoir comme absorbé les regards des Madones des temps anciens, ou bien certaines positions des corps, ou encore la façon dont la lumière habille certains visages peints par les grands maîtres… immensité de la connaissance devant nos yeux.
A la pause, les participants discutent et feuillettent les albums de grands photographes et je me dis que la plus grande joie, c’est celle de la création, celle d’avoir soudain le temps, la liberté de créer. Cette joie c’est celle de l’enfant qui découvre le monde.
Arrive le deuxième jour, nourrie par les expériences créatives de la veille, je suis prête à affronter les notions plus complexes.
On sort bien vite reprendre des photos pour notre plus grand bonheur à tous ; rires qui fusent, concentration extrême, cadrages serrés, repérage de la lumière, contraintes à satisfaire… les heures s’enfilent comme des perles au gré des prises de vue et le soir finit par tomber sur les arbres et les pavés.
C’est la fin du stage, je constate que je repars décomplexée par rapport à la technique, heureuse d’avoir pu partager de beaux moments avec d’autres photographes, d’avoir ri, d’avoir posé pour d’autres, d’avoir guidé mes modèles par des indications précises et d’avoir fait renaître cette aile créative qui ne demandait qu’à battre de nouveau.
Alors comme l’oiseau, je guette du haut de l’arbre, le monde des humains mais aussi le prochain stage de notre ami photographe Dario, et ainsi continuer à apprendre à voler dans le ciel multiple.
Isabelle Ganga